Transformation digitale : l’industrie pharmaceutique opère un virage délicat

transformation digitale : industrie pharmaceutique et réglementation

De par sa nature cloisonnée et très réglementée, l’industrie pharmaceutique a tardé à prendre le train de la transformation digitale. Pourtant, l’avènement de la m-santé (santé mobile), a cependant changé la donne ces dernières années. De plus, l’utilisation du Big Data apporte des informations très utiles tant sur les patients que sur l’usage du médicament.

Ainsi, la digitalisation créé de nouvelles opportunités pour les laboratoires.

Une industrie trop opaque pour le digital

Pour des raisons évidentes de santé publique, on encadre strictement la promotion des médicaments.

De plus, on réglemente scrupuleusement les relations entre laboratoires et professionnels de santé. Ainsi, en 2013, l’Etat a lancé la plate-forme transparence.gouv.fr. Cette dernière permet à chaque citoyen de connaître les liens d’intérêt  « entre les industries de santé et les […] professionnels de santé… ». 

De même, l’e-commerce de médicaments ne s’est pas développé avec le même dynamisme que dans les autres secteurs. En France, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) encadre toute la communication des laboratoires. Il est impossible pour un producteur de médicament de promouvoir un de ses produits sur les réseaux sociaux. Cette régulation a obligé les professionnels à penser différemment la transformation digitale de l’industrie pharmaceutique avec quelques tentatives intéressantes.

Changer d’image grâce à la digitalisation

transformation digitale : industrie pharmaceutique et réglementation

Le laboratoire Roche a très vite saisi la capacité de l’outil digital. Il devient le chaînon manquant entre l’entreprise et l’individu. La création en 2007 du blog « femmeavanttout.com » permet à l’entreprise d’affirmer son engagement auprès des femmes atteintes d’un cancer du sein.

Ce site donne la possibilité à ces dernières d’échanger leurs témoignages. Roche n’y vend bien sûr pas directement ses produits mais promeut une image éthique qui dépasse son simple statut d’industriel.

Par la suite, comme Roche, les autres laboratoires vont progressivement occuper le terrain digital pour soigner leur image. Ils donnent un visage humain à leur entreprise sur les réseaux sociaux. Aussi, ils produisent des contenus ludiques et informatifs dans le domaine de la santé. Bayer a choisi une web série animée. Elle met en scène deux personnages, Bill et Bob, dans plusieurs vidéos de vulgarisation scientifique. On diffusa ces vidéos en 2015 à la fois sur les comptes Facebook, Twitter et Youtube de l’entreprise.

Dans un registre différent, Johnson & Johnson a eu de son côté recours aux témoignages d’anciens sportifs sur ses réseaux. Ils devaient mettre en avant les vertus de l’activité physique. Si le lien avec les médicaments est indirect, le message veut montrer l’intérêt du laboratoire pour la santé… Et pas seulement pour le profit !

La Big Data, remède miracle pour la transformation digitale de l’industrie pharmaceutique ?

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La m-santé ou santé mobile, n’est pas un concept récent. En 2011,  l’OMS le définit comme  l’ensemble des « pratiques médicales et de santé publique supportées par des appareils mobiles, tels que les téléphones mobiles, les dispositifs de surveillance des patients, les PDA et autres appareils sans fil »

Sa mise en place progressive a permis aux acteurs de la santé de collecter de plus en plus de données sur les professionnels … Et les patients.

En effet, dans un secteur aussi contrôlé et morcelé (médecins, pharmaciens, grossistes…), la donnée est critique. C’est pourquoi, les professionnels veulent consolider l’information des patients à travers des canaux indirects. Ainsi, sans toucher à la protection des données, on peut imaginer qu’un meilleur suivi de la relation client (direct et/ou indirect) donne des informations capitales…

Mais aussi que cela permette d’augmenter l’efficacité des médicaments… ainsi que des campagnes commerciales.

La transformation digitale de l’industrie pharmaceutique impose de repenser ses processus

Depuis 2018, la plupart des grands groupes pharmaceutiques, comme Sanofi ou GlaxoSmithKline, ont investi dans des pôles numériques pour développer la structure et l’exploitation de ces bases de données. Il faut ainsi constituer une Vue 360 du médicament. L’un des objectifs de cet usage du Big data est d’optimiser la production de médicaments dont la production à grande échelle demeure un challenge. Le produit requiert par définition des dosages et des processus extrêmement délicats. Le développement de l’intelligence artificielle pourrait permettre de prévoir ces anomalies. Cela sera possible, grâce à la collecte et le monitoring temps réel à chaque étape de la chaîne de production. 

De même, l’Intelligence Artificielle ‘jouera de plus en plus un rôle important dans le développement clinique. Par exemple, en sélectionnant mieux et plus rapidement les patients sur les critères d’inclusion/exclusion. Ou encore en évaluant mieux les critères d’efficacité et de tolérance. Cela passera par l’utilisation de l’IA appliquée à l’imagerie (RMN ou scanner) , avec par conséquent une meilleure puissance statistique.  Industriels et patients bénéficieront de ce développement clinique. Il se veut, en effet, plus rapide et efficace.

Quel futur pour la transformation digitale de l’industrie pharmaceutique ?

L’industrie pharmaceutique n’a donc pas su cerner tout de suite le potentiel de la transformation digitale. Pourtant, je reste persuadé que celle-ci représente désormais un axe de travail pour les professionnels de l’industrie pharmaceutique.

C’est vrai, comme on l’a vu plus haut, pour les données de santé. Mais c’est également vrai pour les processus internes. En effet, le numérique a depuis très longtemps été intégré dans les activités de R&D, avec notamment des tests de molécule automatisés. Désormais, ce sont des robots que l’on assemble pour créer de véritables « paillasses numériques » et rendre ainsi la Recherche plus productive.

Mais cette recherche de gains de productivité concerne aussi les processus back office. Ainsi il s’agit de rendre les activités administratives, commerciales, supply chain plus efficientes. Là encore cela passe par la digitalisation et l’essor de l’outil numérique.

C’est à cette condition que l’industrie pharmaceutique pourra s’adapter et rester compétitif. C’est un secteur plus que jamais indispensable, et la crise du Covid 19 nous l’a bien montré.


Stéphane Hugot

Mes sujets préférés sont les processus, la data et l’excellence opérationnelle!

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Stéphane

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