Qu’est-ce qu’un service numérique vert ?
En 2025, la pollution numérique compte pour plus de 4% des émissions de gaz à effet de serre en France (ADEME).
Dans ce contexte, la mise en place de produits ou services numériques verts devient une nécessité pour consommer moins d’eau, d’énergie, et de ressources.
Le numérique vert (ou numérique responsable) désigne ainsi une démarche qui vise à réduire l’empreinte environnementale des usages et des solutions numériques, sans perdre de vue la valeur métier et l’expérience utilisateur.
Concrètement, pour tendre vers un numérique plus vert, les leviers sont connus : concevoir, faire évoluer et exploiter des services numériques (site web, application, plateforme, outil interne) en cherchant à minimiser les ressources consommées (énergie, calcul, stockage, données transférées) et à limiter les effets d’obsolescence sur les terminaux, les réseaux et les centres de données.
On estime que plus de 80 % de tous les impacts environnementaux liés aux produits sont déterminés lors de la phase de conception.
Sachant cela, nous vous proposons dans cet article un audit en 7 étapes pour vous permettre de faire le point sur le niveau de durabilité de vos services numériques, en particulier lors de leur phase de conception.
Prêt à éco-concevoir vos produits et services numériques ?
1. Comprendre les facteurs qui influencent l’impact environnemental de votre service numérique
La première étape d’un service numérique vert consiste à identifier précisément d’où viennent ses impacts environnementaux.
Contrairement à une idée reçue, ceux-ci ne se limitent pas à l’hébergement ou à la consommation électrique visible. Ils résultent d’un ensemble de choix techniques, organisationnels et contractuels, souvent répartis entre plusieurs acteurs.
Il est donc essentiel d’évaluer vos partenaires tiers : fournisseurs d’hébergement, éditeurs de solutions SaaS, prestataires cloud, outils de mesure, services publicitaires ou analytiques. Leur politique de durabilité (localisation des data centers, efficacité énergétique, etc)
Il faut aussi cartographier les ressources physiques mobilisées par votre service. Cela inclut les canaux de distribution (web, mobile, API), les infrastructures sous-jacentes (serveurs, réseaux, terminaux utilisateurs), mais aussi les flux de données, les dépendances logicielles et les opérations de maintenance. Cette cartographie permet de visualiser les points de concentration des impacts et d’identifier les leviers d’action prioritaires.
2. Compter le nombre d’étapes que votre utilisateur final doit suivre pour utiliser votre produit ou service numérique vert
C’est une règle d’or : moins un utilisateur doit faire d’étapes pour un service ou un produit, plus le taux d’abandon est faible.
Notre conseil : Cartographiez le parcours utilisateur de votre client (y compris physique). Puis, optimisez le nombre d’étapes et de clics que l’utilisateur final doit effectuer.
L’optimisation du parcours omnicanal pour accomplir une tâche permet notamment d’éliminer la consommation d’énergie inutile. Elle permet également une intégration, une utilisation des services et une délocalisation plus efficace des utilisateurs tout en améliorant considérablement l’expérience utilisateur.
3. Suivre votre empreinte numérique

Un service numérique vert ne peut être piloté sans indicateurs. Suivre l’empreinte de votre service numérique consiste donc à objectiver les impacts, à disposer d’un point de référence et à mesurer les effets concrets des actions engagées dans le temps. Sans mesure, il est impossible de distinguer une amélioration réelle d’une simple intention.
Il est donc utile de mesurer l’empreinte carbone de votre site Web. En utilisant par exemple des outils tels que websitecarbon.com. À titre de comparaison, nous vous conseillons de le mesurer d’abord tel quel, puis de nouveau après la mise en œuvre de cette check-list.
À un stade plus avancé, ce suivi peut être complété par des indicateurs techniques (temps de chargement, consommation serveur, taux d’usage des fonctionnalités) ou par des démarches plus complètes de mesure d’impact.
Le suivi régulier de l’empreinte permet ainsi d’ancrer le service numérique vert dans une logique d’amélioration continue, mesurable et crédible.
4. Suivre les normes WCAG (Web Content Accessibility Guidelines)
La norme WCAG consiste à faire de l’accessibilité une fonctionnalité, pas une solution.
Le respect de ces normes rend votre produit ou service plus accessible à tous. En améliorant l’accès à votre produit ou service, vous pouvez ainsi vous adresser et atteindre un public plus large.
De plus, avec un contenu Web efficace, vous améliorez à la fois l’expérience utilisateur et la qualité de votre produit.
5. Utiliser les données de vos clients pour proposer des offres personnalisées
Bien utiliser les données de ses clients c’est prendre des décisions de conception fondées sur ces dernières pour apporter le contenu le plus personnalisé possible. La personnalisation vous permet d’offrir des informations pertinentes à l’utilisateur de manière proactive. Ainsi, le temps de l’utilisateur final est considérablement économisé.
Une autre astuce est de permettre un feedback rapide et la possibilité d’évaluer votre produit ou service. Les commentaires sont inestimables lorsque vous visez un produit vert. Plus les commentaires des utilisateurs sont immédiats et rapides, plus vous pouvez créer un produit compétitif et durable.
6. Utiliser un code propre et « scalable »
Un code propre, structuré et maintenable permet non seulement de faciliter le travail des équipes de développement, mais aussi de limiter les ressources nécessaires à l’exécution, à l’évolution et à la maintenance du service numérique.
Quel que soit le cadre méthodologique adopté (agile, DevOps, cycle en V) ou les technologies utilisées, un code de qualité repose sur des principes communs : simplicité fonctionnelle, modularité, réutilisabilité, documentation minimale mais utile, et limitation des dépendances inutiles.
Ces bonnes pratiques accélèrent les phases de développement, de test et de déploiement, tout en réduisant le risque de dette technique, souvent source de surconsommation de ressources à long terme.
Un code optimisé a un impact direct sur les performances environnementales du service : temps de chargement plus courts, calculs moins intensifs, consommation énergétique réduite côté serveur comme côté terminal utilisateur. Sur la durée de vie du service, ces gains cumulés participent pleinement à la construction d’un service numérique vert, performant, sobre et pérenne.
7. Compresser les fichiers multimédias
C’est un point parfois sous-estimé. Mais en réalité, c’est une étape importante pour assurer un chargement plus rapide des images et du contenu vidéo.
De plus, le coût énergétique de l’utilisation des données sur Internet est estimé à 20 pétaoctets par mois.
Cela équivaut à 241 milliards de GO par an. Et la première étape pour empêcher les centres de données d’engloutir l’électricité mondiale consiste à optimiser votre contenu numérique.
Conclusion
Le changement de paradigme et l’introduction de la durabilité dans la conception d’un service numérique vert ne se limitent pas à un état d’esprit respectueux de l’environnement.
Plus précisément, la stratégie d’écoconception nous aide à réfléchir à la manière d’élever continuellement la valeur du produit et du service. Et cela tout en conservant sa fonctionnalité, son esthétique et son aspect pratique.
Si vous avez coché la plupart des cases de notre check-list, vous êtes alors vraisemblablement « green ». Si la plupart des sujets ont généré des questions sur votre processus de développement et que vous souhaitez améliorer votre service, nous pouvons vous aider à effectuer un audit plus détaillé et à mettre en place un plan vous aider à rendre votre service numérique vert.
Merci à Sam pour l’écriture de cet article !
Vous avez des questions complémentaires liées au Green IT ? N’hésitez pas à contacter Timothée, il se fera un plaisir de vous aiguiller sur le sujet.

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