Pressé par les géants du e-commerce, et notamment par leurs services de livraison express, la marché de la supply chain s’est tendu. Pour combiner maîtrise des coûts et empreinte carbone minime, le clic and collect semble la meilleure solution. Mais les attentes multiples du consommateur obligent la supply chain à devenir omnicanal. Pour relever le défi de la livraison instantanée, le digital constitue un solide arsenal.
Livraison instantanée : la bataille du dernier mètre
Avec un Amazon Prime qui peut vous livrer dans les deux heures (c’est bluffant quand on y pense) et un Ali Express (filiale d’Ali Baba) qui peut vous livrer en 30 minutes dans certains pays d’Asie, la supply chain doit se réinventer.
Surtout, leur niveau de service est devenu le standard du marché. La supply chain « omnicanale » devient un critère de choix décisif des clients. L’impossibilité de retourner un produit acheté sur internet en magasin, ou le non-respect d’un délai de livraison sont rédhibitoires.
Il y a quelques années, la supply chain se questionnait sur la méthode pour optimiser sur le dernier kilomètre. Aujourd’hui, avec la livraison express, il faut gagner la bataille du dernier mètre. Une des pistes est le déménagement de petites plateformes logistiques en ville, pour les rapprocher du client final. Dans le cas d’une enseigne disposant de point de vente, ceux-ci peuvent devenir des lieux de stockage qui effectueront l’expédition des commandes.
Les attentes du client ont beaucoup évolué et se révèlent parfois même contradictoires. Ceci rend le travail des supply chain managers beaucoup plus complexe.
Tout, tout de suite
Concentrons nous ici sur le bout de la chaîne : le consommateur. Nous sommes devenus de plus en plus exigeants, avec des magasins en ligne qui proposent plus 100 millions de références livrées en moins de 24 heures. Ainsi, on entre dans un état d’esprit du tout, tout de suite. Avec des lieux de livraison qui varient du domicile au travail. En passant par les consignes automatiques type Amazon locker ou point relais colis. Nous voulons avoir le choix et obtenir un service personnalisé.
Dans le même temps, on se découvre un peu schizophrène puisqu’on se soucie du bilan carbone. On désire que celui-ci soit le plus minime possible. Pour concilier la souplesse et la facilité des achats en ligne avec respect de l’environnement il faut opter uniquement pour le clic and collect.
Il y a 25 ans maintenant, je démarrais ma carrière chez un transporteur… A l’époque, je devais construire les schémas de distribution et établir la localisation optimale des plates-formes logistiques sur le territoire… Ces schémas de distribution se faisaient sur une base pluriannuelle… Incroyable aujourd’hui ! Ils étaient gravés dans le marbre pour plusieurs années avec une mise à jour annuelle en fonction de prévisions de vente…
Aujourd’hui, le consommateur est volatile et influence lui-même sa supply chain. Il décidant, par exemple, à la dernière minute (ou presque) de se faire livrer le lendemain ou le surlendemain, chez lui ou chez un voisin, de faire enlever un colis de retour dans sa boîte aux lettres ou dans un point relais…
Les data fournissent le portrait-robot du client
L’utilisation du big data qui intègre à la fois des données internes (fichiers clients, parcours clients en magasin ou en ligne, messages sur les réseaux sociaux) et externes (fournisseurs, prestataires, météo, trafic routier, etc.) procure un avantage certain dans la gestion des flux. Il garantit une anticipation des pics d’activités. Et donc ainsi une optimisation des prévisions de vente, un ajustement des circuits de livraison. Enfin, il permet d’obtenir des stocks justes et la vision prédictive des commandes clients en fonction de leurs parcours sur le Web.
Amazon a été le pionner dans ce domaine où le Big Data est utilisé de façon massive. De nouveaux prestataires comme Vékia perfectionnent progressivement leurs offres. Leroy Merlin a obtenu ainsi une réduction de 8% des stocks résiduels grâce à leur solution.
Ainsi, avec une bonne connaissance du client, la supply chain peut se transformer de façon rationnelle, sans détruire ce qui fonctionne.
Quels outils digitaux privilégier pour une livraison instantanée ?
Soumis à la transformation digitale, comme presque tous les secteurs de l’économie, la supply chain a besoin de relativement peu d’outils pour obtenir des gains de productivité importants.
Une supply chain performante doit s’appuyer sur des data de bonne qualité. Cette dernière est souvent sous-estimée. Pourtant, elle doit être fiable, structurée et accessible partout afin d’identifier facilement les points à améliorer. Et le secteur de la supply chain est rempli de sources de données difficile à maintenir. Ainsi les référentiels (articles, schémas de distribution, prix…) peuvent devenir des sources d’erreur dans le monde de l’instantané!
L’automatisation des process, surtout dans la partie prévisions, approvisionnements et réapprovisionnements constitue un point crucial. Que ce soit dans la partie entre les entrepôts et magasins, entre les entrepôts et les usines mais aussi dans la partie sourcing, il est possible aujourd’hui d’automatiser beaucoup plus qu’avant et ainsi de concentrer son temps sur des décisions plus stratégiques. Des algorithmes avec des paramètres assez simples permettent d’automatiser à 95% les tâches habituelles.
Cependant, il faut que ces algorithmes soient simples et compréhensibles (pas forcément dopés à l’IA ou au Machine learning). En effet, plus on complexifie le traitement logiciel, plus on augmente le risque que ces algorithmes et ces processus ne marchent pas.
Adaptation, Temps réel et livraison instantanée
Ainsi, la supply chain ne peut aujourd’hui que penser « temps réel ». Cela passe par des architectures adaptables et agiles qui permettent par exemple de s’adapter aux pics de charge ou aux changements de priorités métiers (nouvelles offres, nouveaux schémas de distribution…).
Bien sûr cela passe aussi par des nouvelles façon de travailler et l’adoption des démarches Agile que ce soit auprès des équipes IT comme auprès des équipes métier. Ce type de démarche reprend ainsi des modes de fonctionnement bien connus dans les supply chain industrielles avec par exemple les démarches Qualité et la résolution d’incidents.
Enfin, cela passe par des partenariats renforcés. Dans un monde qui bouge, la supply chain doit se penser globale et encore plus interdépendante (voire interchangeable). Il faut pouvoir intégrer rapidement un nouveau partenaire sur un flux logistique. Il faut pouvoir lui fournir des informations en Temps Réel pour que lui-même optimise son tronçon de distribution. Là encore, la réponse « technique » existe avec par exemple des systèmes de notification temps réel ou des échanges d’information sécurisés.
Au final, la devise des sapeurs-pompiers (sauver ou périr) n’est pas si loin. On pourrait dire de la digitalisation de la supply-chain : se transformer ou périr.
Les sujets qui m’intéressent le plus sont Data, Organisation et Temps Réel !
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Andrea